Monday, November 14, 2005

NK: Nightmare Paradise

As promised, I've transcribed the Marc Epstein narrative on North Korea at L'Express. As a bonus, I also have the URL for the article he wrote-- his voice commentary is basically a brief summary of his (much longer) article; French readers are encouraged to look here.

French transcript follows. A couple phrases are in brackets (brackets might be removed if/when I update) because I wasn't quite sure I'd heard them correctly, and they don't look right as transcribed. After the French transcript, you'll find the English translation. Enjoy.




Ça faisait 10 ans, en fait, qu'un journaliste de l'Express s'était rendu en Corée du nord; la dernière fois, c'était en 1995.

Kim Il-sung, que la propagande lequel décrit comme le Grand Leader, le Grand Dirigeant, était mort l'année précedente, et la rumeur affirmait que son fils, Kim Jong-il, connu sous le nom de Cher Dirigeant, allait prendre sa succession.

Ça, c'était en 1995, et en 2005, dans des conditions au fond assez semblables, c'est-à-dire posant comme touristes puisqu'il est pratiquement impossible de se rendre dans ce pays avec un visa de presse et en y allant légalement en quelque sorte comme journalistes, c'est donc avec un groupe de touristes néerlandais que nous nous sommes rendus sur place en septembre 2005.

[C'est à dire] que la Corée du nord, pour un journaliste qu'il soit rédacteur ou photographe d'ailleurs, c'est un des pays les plus curieux à couvrir. On sait parce qu'on (l')a lu avant de se rendre sur place, que, par exemple, 40% de la population souffre de malnutrition. On sait qu'un enfant âgé de 9 ans pèse en moyenne 7 kilos de moins que son alter-égo du même âge en Corée du sud, la Corée du sud étant démocratique et prospère, tandis que la Corée du nord [on leur a compris] croupit dans a misère, et abrite malheureusement l'une des pire dictatures de la planète.

Que ce soit le spectacle qui vous entoure, ou tout ce que vous racontent les guides touristiques qui vous accompagent pendant votre séjour, tout cela décrit au fond une sorte de paradis terrestre, un pays merveilleux. L'une des banlieues de la capitale s'appelle Le Paradis, d'ailleurs; un pays dont l'idéologie nationale, le djoutché, vous est décrit à foison et dont il semble accepté par tout le monde, en tout cas sur place, que cette idéologie jouit d'un rayonnement planétaire incontestable.

Il n'y a rien de nouveau, évidemment, dans cette volonté de mise en scène, que ce soit dans la Chine de Mao, ou dans l'Union soviétique de Stalin. On connaît des pays qui ont tout fait pour projeter une image très heureuse, triomphante même, alors que la population croupissait dans la misère.

Ce qui est impressionnant évidemment dans le cas de la Corée du nord, c'est que nous ne sommes plus au 20ème siècle, nous sommes déjà en 2005, et qu'à l'époque d'Internet, a l'époque de la mondialisation, et en particulier la mondialisation des échanges, la mondialisation de l'information, eh bien, il subsiste un pays de quelques vingt, vingt-deux millions d'habitants qui peut rester, à ce point, coupé du reste de la planète.

It had, in fact, been 10 years since a journalist from L'Express had gone to North Korea; the last time was in 1995.

Kim Il-sung, whom propaganda describes as the Great Leader, had died the previous year, and the rumors confirmed that his son, Kim Jong-il, known under the title of Dear Leader, was to succeed him.

That was in 1995, and in 2005, under basically similar conditions-- i.e., posing as tourists because it is practically impossible to enter this country with a press visa, going there legally as journalists-- we found ourselves on site with a group of Dutch tourists in September 2005.

For a journalist, be he editor or photographer, North Korea is one of the strangest countries to cover. We know, for example, because we've read it in advance, that 40% of the population suffers from malnutrition. We know that a 9-year-old child weighs on average 7 kilos (approx 16 lbs.) less than his alter ego in South Korea. South Korea is democratic and prosperous, whereas North Korea wallows in misery and harbors one of the worst dictatorships on the planet.

Whether it is the spectacle that surrounds you, or everything you hear from the tour guides who accompany you on your trip, everything evokes some kind of earthly paradise, a country of marvels. One of the capital's suburbs is, in fact, named Paradise. This is a country whose national ideology, juchae, is described to you ad nauseam; it seems to be accepted by everyone (at least by those around you) that this ideology enjoys unchallenged worldwide influence.

Obviously, there is nothing new to this ruse, whether we are talking about Mao's China or Stalin's Soviet Union. We know of countries that did everything to project an image of happiness, even of triumph, while the population lived huddled in misery.

What's impressive in North Korea's case, of course, is that we are no longer in the 20th century: it is already the year 2005, and in the age of internet, the age of globalization, and in particular the globalization of interchanges and information, there exists a country of some 20-22 million people that remains, at this time, cut off from the rest of the planet.


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